On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Le volume-horaire de compétitions sportives féminines sur les chaînes de télévision française a crû de 50% entre 2018 et 2021. Mais il ne représente que 4,8% du total.
Tel est l’enseignement principal de la dernière étude de l’Arcom (précédemment le CSA). Dans le cadre de ses missions en matière de juste représentation de la diversité de la société française à la télévision, l’Arcom propose chaque année depuis 2014 l’opération « Sport féminin toujours » qui vise à une plus grande médiatisation du sport féminin, en incitant les chaînes de télévision et les radios à diffuser des retransmissions sportives et à organiser des débats avec des sportives ou femmes dirigeantes d’institutions sportives. La nouvelle édition de cette opération a été lancée le 26 janvier 2023. Dans ce contexte, l’Autorité a souhaité mesurer la part des retransmissions de compétitions sportives féminines, mixtes et masculines dans le volume total de diffusion de retransmissions sportives en télévision entre 2018 et 2021.
De 3,6% à 4,8% entre 2018 et 2021
Cette étude existe depuis 2016 mais pour la période 2018-2021, un ajustement de la méthodologie a été opéré en considérant les compétitions mixtes comme les Jeux Olympiques, Roland- Garros ou les Championnats du monde d’athlétisme. Il ressort de cette étude que le volume horaire de « sport féminin » est particulièrement faible relativement à celui du « sport masculin » : 4,5% contre 71,5%. Les diffusions « mixtes » représentent en moyenne 24 % des retransmissions sportives. Mais il y a néanmoins un élément de satisfaction : le volume-horaire du « sport féminin » est passé de 1.575 heures en 2018 à 2.350 heures en 2021, soit une augmentation de +50 % (contre +22 % seulement pour le « sport masculin »). No-tons que l’année 2020 a été fortement perturbée par le Covid-19, entraînant une chute de la programmation sportive. Mais les valeurs relatives ne semblent pas affectées.
Le football représente 44% des retransmissions du sport féminin
Sur les quatre années, en moyenne, les disciplines contribuant le plus à la diffusion de compétitions exclusivement féminines sur les chaînes gratuites généralistes sont le football (44 % du total « sport féminin »), le tennis (13 %), le rugby
(16 %), le cyclisme (11 %), le handball (6 %) et le ski (6 %).
France Télévisions montre l’exemple
En ce qui concerne les diffuseurs, c’est France Télévisions qui contribue le plus fortement à la diffusion de « sport féminin ». Sur les quatre années, près de la moitié (48 %) des diffusions de « sport féminin » des chaînes gratuites généralistes sont assurées par les chaînes publiques : matchs féminins de rugby sur France 2, principales compétitions de ski sur France 3 et France Ô, et cyclisme sur France 3.