La démission de Noël Le Graët de son poste de président de la Fédération française de football a suscité une vague de réactions et de commentaires dans le monde du sport et au-delà. Il est vrai que ces derniers mois, les affaires se sont accumulées autour de sa personne, l’accablant de critiques et de pressions médiatiques. La nouvelle de sa démission ne pouvait donc que provoquer un certain émoi.
Le communiqué de la FFF annonçant sa démission a été très attendu, car il était censé apporter des éclaircissements sur les raisons de ce départ et sur les projets futurs de l’instance. Mais au lieu de cela, il s’est contenté de louer les mérites de Noël Le Graët, en faisant abstraction des critiques et des reproches qui lui étaient adressés. Cette attitude a provoqué l’indignation de nombreux observateurs, qui y ont vu une tentative de minimiser les erreurs commises par le président démissionnaire et de camoufler les problèmes qui traversent la Fédération.
En effet, depuis plusieurs mois, les scandales ont éclaté les uns après les autres, mettant en cause les méthodes de gestion et les choix stratégiques de l’instance. Les dysfonctionnements ont été nombreux, les conflits internes se sont multipliés, et les résultats sportifs ont été en deçà des attentes. Dans ce contexte, la démission de Noël Le Graët était donc inévitable, et elle aurait dû s’accompagner d’un bilan honnête et lucide de son mandat. Or, le communiqué de la FFF a préféré mettre en avant les réalisations positives de l’ex-président, en omettant sciemment les aspects les plus problématiques de son action.
Il est vrai que Noël Le Graët a apporté des contributions importantes au football français, notamment en renforçant la place du football féminin, en développant la formation des jeunes joueurs, et en organisant l’Euro 2016 en France. Mais cela ne doit pas occulter les nombreuses critiques qui ont été formulées à son encontre, notamment sur sa gestion financière, sur ses choix de sélectionneurs pour l’équipe de France, ou sur ses positions controversées sur des sujets tels que le racisme ou l’homophobie.
En somme, le communiqué de la FFF apparaît comme un exercice de communication maladroit, qui risque d’attiser les critiques et les polémiques plutôt que de les apaiser. Il aurait été plus judicieux de reconnaître les erreurs du passé et d’annoncer des mesures concrètes pour améliorer la gouvernance de l’instance et redonner confiance aux acteurs du football. En tout cas, une chose est sûre : cette démission va faire parler pendant longtemps, et la Fédération aura besoin d’un président à la hauteur des enjeux pour sortir de cette crise.