Le contenu du rapport secret sur Noël Le Graët Aucun avis homms2013

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Voici le contenu de l’audit remis à la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra au sujet du président mis en retrait de la FFF.

Si la version provisoire de ce rapport rédigé par trois inspecteurs de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), a déjà fuité dans la presse, elle était expurgée des faits précis reprochés à Noël Le Graët, mis en retrait de ses fonctions de président de la Fédération française de football (FFF) depuis le 11 janvier. Depuis le début de la mission d’audit en octobre 2022, les inspecteurs ont auditionné 103 personnes. Ils ont retenu plusieurs griefs à l’encontre de Noël Le Graët, moins pour son mode de gestion que pour son comportement envers les femmes. Ainsi, les inspecteurs ont listé une demande explicite à une jeune femme de se mettre en jupe pour voyager ; une caresse réitérée de la cuisse d’une jeune femme au cours d’un voyage alors qu’il lui était demandé d’arrêter ou l’envoi de deux messages vocaux successifs d’invitation, le second précisant « j’en suis à ma troisième bouteille (…) ; je vous attends pour la quatrième ».

Les femmes qui ont témoigné auprès de la mission d’audit avaient déjà, pour la plupart, livré leur témoignage à la presse sous couvert d’anonymat. A la lumière des différents témoignages et de la pression née de ses déclarations à propos de Zinedine Zidane – « Si Zidane a tenté de me joindre ? Certainement pas, je ne l’aurais même pas pris au téléphone » -, il est peu probable que Noël Le Graët retrouve son fauteuil de président de la FFF. Mais est-il pénalement à l’abri de poursuites ? Ce sera à la justice de trancher, le parquet de Paris ayant ouvert une enquête le 16 janvier dernier contre le patron de la FFF pour « harcèlement moral et sexuel », à la suite du signalement émis par l’IGESR. Un ancien cadre de la FFF estime que les faits qui sont décrits, comme la proposition explicite « d’un plan à trois » lors d’un dîner entouré de deux collaboratrices, ne sont pas « jolis jolis ». Mais il considère qu’« il n’y a pas de quoi aller au pénal » .

Selon Radio France, dans la version non expurgée du rapport, les inspecteurs relèvent « le caractère répétitif des agissements de Noël Le Graët ». Ils ajoutent : « ces agissements ont pu porter atteinte à la dignité des victimes par des propos vulgaires en particulier lorsque M. Le Graët montre des signes tangibles qu’il se trouve sous l’emprise de l’alcool. » Les inspecteurs notent que les salariées avaient « une formule codée » pour savoir si Noël Le Graët était alcoolisé, qui consistait à demander : « Le Président a-t-il eu un déjeuner ? » Et ils précisent qu’« en état d’ébriété, les propos injurieux de M. Le Graët peuvent concerner tout autant les hommes que les femmes ». Les auteurs du rapport accusent également le président de la FFF d’avoir « une stratégie totalement réfléchie ». « La mission constate en effet un faible nombre d’écrits (SMS notamment) produits par M. Le Graët, utilisant des formulations ambiguës pouvant recevoir différentes interprétations et un vocabulaire ne comportant aucun terme à caractère sexuel, mais dont les horaires d’envoi, le caractère répétitif et la nature des destinataires ont retenu l’attention de la mission ». La mission s’offusque également qu’après la première audition du patron de la FFF le 13 octobre 2022, « M. Le Graët a continué à lancer des invitations à une joueuse internationale, membre de l’équipe de France de Football, comme si l’enquête en cours ne modifiait en rien une pratique courante ».

En attendant, les avocats de Noël Le Graët, qui ont reçu le rapport provisoire le 30 janvier, avaient jusqu’au lundi 13 février pour faire part aux inspecteurs de leurs observations. Ils ont d’ores et déjà dénoncé dans un communiqué « un rapport aux allures de réquisitoire ». « La virulence des mots employés à l’égard de Monsieur Le Graët est surprenante au regard de la vacuité de sa base factuelle, qui repose sur des éléments et témoignages tronqués et anonymes », écrivent Maîtres Florence Bourg et Thierry Marembert.

Au-delà du cas Le Graët, la mission estime qu’il régnait au sein de la FFF une ambiance « violente » et
« sexiste ». La directrice générale de la FFF, Florence Hardouin, avec qui Noël Le Graët entretient des relations notoirement exécrables, n’est pas exempte de tout reproche : « La passivité de la directrice générale (…) a marqué les personnes présentes à l’époque. » « Certains directeurs évoquent même une forme de complicité de la directrice générale avec les auteurs de paroles sexistes ou violentes. » Épinglée également pour son « autoritarisme déplacé », Florence Hardouin a été mise à pied à titre conservatoire par le comité exécutif de la FFF le 11 janvier dernier et a été convoquée à un entretien préalable à un éventuel licenciement le 21 février.

Le rapport d’audit sera remis remis cette semaine à Amélie Oudéa-Castéra. Que va-t-il se passer ensuite ? Une démission de Noël Le Graët soulagerait le football français, mais le dirigeant breton de 81 ans est-il disposé à quitter la scène sans combattre ?

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