Je prends soin de moi et de la planète ; comment rendre ma pratique sportive plus écolo ? Aucun avis homms2013

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C’est ma résolution de l’année : faire plus attention à la planète quand je pratique mon sport. Après quelques recherches, j’ai vite eu l’impression qu’il était vain de chercher à tout prix « un sport écolo ». Ok : trail, randonnée, escalade sont des sports a priori écolos. Mais si je m’y rends en voiture avec des vêtements non recyclables… Vous m’avez compris ! L’idée est donc plutôt de rendre les conditions de ma pratique plus respectueuses de l’environnement. Partons à la chasse à ces petites incohérences et voyons comment je peux moins polluer en me dépensant. PAR MERLIN DEMANGEL. Extrait du WOMEN SPORTS N°27.

MON MATOS EST-IL CRAIGNOS ?

Le premier facteur auquel je pense est celui de mes équipements sportifs : vêtements, chaussures, matériel, etc.

Ma paire de basket plus polluante que ma voiture ?

En effectuant des recherches, je me suis rendu compte d’un détail important : très peu d’équipements sportifs sont recyclés. Sur 186 000 tonnes de matériel sportif mis chaque année sur le marché en France, 104 000 tonnes sont jetées alors qu’une grande partie est réparable. Je vais donc commencer à remettre en état mes vieilles affaires plutôt que d’en racheter des nouvelles.

Sans être particulièrement doué pour le bricolage, je peux faire réparer mon vélo miteux alors que j’avais prévu d’en acheter un neuf. Quand on apprend qu’une paire de basket crée 14 kg de CO2 ou qu’une planche de surf utilise des matériaux très polluants pour sa construction, on y réfléchit à deux fois avant de changer d’équipement tous les quatre matins !

S’habiller écolo oui, mais à quel prix ?

On m’a toujours dit qu’être écolo avait un prix, mais ce n’est pas totalement vrai. D’abord, la vraie solution écologique et économique c’est le recyclage : on peut acheter des vêtements en polyester recyclé pour le même prix que ceux en polyester. Et puis ils existe des marques respectueuses de l’environnement, type Patagonia ou Veja, qui proposent des prix à peu près équivalents aux autres marques.

La location, une solution (presque) magique

Je n’irai pas jusqu’à louer mes baskets ou mes chaussettes. Mais avouons-le, la location est une solution efficace pour réduire son impact environnemental, et même pour s’équiper moins cher. Pour des planches de surf, des raquettes de tennis ou de badminton, louer est une belle option afin de limiter la consommation. Le matériel ne sera pas fabriqué que pour ma seule utilisation. Après tout, je loue déjà des skis l’hiver. Pourquoi ne pas en faire de même avec mon matériel d’été ? C’est promis, désormais j’y penserai !

TRANSPIRER DANS UNE SALLE CLIMATISÉE, C’EST VALIDÉ ?

On a vu le « Comment je m’habille et je m’équipe ». Passons au « Où je vais ? ». À quoi bon m’habiller en polyester recyclé et me chausser en Veja si c’est pour me re- trouver dans une salle de fitness surclimatisée, en plein été, pour courir sur un tapis électrique !

Stade de foot, parcours de golf… les chiffres font froid dans le dos

Les coûts environnementaux de certaines infrastructures sont effrayants. On pense notamment à l’énergie nécessaire pour le fonctionnement de lieux qui demandent le plus d’éclairage, comme les terrains de foot et de tennis de nuit. J’ai aussi été choqué par ce chiffre : 9,5 milliards de litres d’eau sont utilisés chaque jour dans le monde pour les terrains de golf, soit presque autant que ce que l’humanité boit quotidiennement ! Enfin, la biodiversité peut être largement impactée par une infrastructure, avec les différents pesticides utilisés pour les pelouses de golf, rugby ou football. Alors clairement, choisir le lieu de sa pratique peut être en soi un acte militant. C’est donc décidé : je vais me désabonner de ma salle de fitness durant les mois d’été, pour pratiquer le running en extérieur. La clim ne passera plus par moi !

Je choisis une infrastructure sportive qui minimise mon impact environnemental…

Bon, je ne vais pas m’interdire de pratiquer le foot car un terrain consomme de l’eau. C’est mon sport favori. Je vais donc m’orienter vers des stades aux bonnes initiatives, comme c’est le cas avec la commune du Rheu, qui arrose ses stades à l’eau de pluie. On peut aussi relativiser l’impact environnemental d’une infrastructure sportive en la mettant en perspective avec le nombre d’utilisateurs. Une piscine municipale, utilisée par des centaines de personnes chaque jour, impacte moins l’environnement que la piscine privée du voisin… utilisée par lui et moi !

…en commençant par la nature !

Les infrastructures impactent l’environne- ment, alors si je pratique du sport sans ces équipements, suis-je certain de ne pas polluer ? Si je veux éviter d’impacter l’environnement autour de moi, faire du surf ou de la planche à voile sur la mer ou l’océan sera certainement une bonne idée. En forêt c’est différent. Avec la course à pied, on peut impacter l’environnement par nos déchets et la biodiversité de nos simples passages. Impossible d’être parfait, mais si on fait attention à ne rien laisser par terre et qu’on prend des chemins adaptés, on peut se rapprocher du zéro impact. Pour ce faire, les courses « Run for Planet » organisées aux quatre coins de la France proposent une initiative écologique, avec aucune bouteille plastique ni t-shirt finisher, des ravitaillements à base de produits locaux et biologiques, ainsi que des médailles en bois confectionnées en France, une belle solution écolo pour nos amis coureurs.

… CE N’EST PAS MA PRATIQUE QUI POLLUE LE PLUS… MAIS MES DÉPLACEMENTS POUR ALLER PRATIQUER !

En poursuivant mon enquête, j’ai eu une énorme prise de conscience. Ce qui pollue quand on fait du sport, c’est l’énorme place qu’occupent les déplacements ! En effet, le trail peut sembler particulièrement « écolo » puisqu’on est plongé en pleine nature. Mais si je décide de faire deux trails par an à l’étranger où prendre l’avion est une obligation, mon impact environnemental devient très vite catastrophique !

Rien ne pollue plus que ma voiture, mais alors comment faire ?

Si les déplacements ont un impact colossal sur l’environnement, c’est souvent parce que la voiture individuelle est privilégiée. Je l’avoue, j’utilise ma Twingo tous les jours ! Mais alors, comment faire ? Faire du sport proche de son domicile est idéal. S’y rendre à pied encore plus. Mais je n’oublie pas ceux qui habitent en campagne, loin de tout. Alors j’ai creusé la question et ai déniché quelques solutions pour réduire nos trajets tout en continuant de pratiquer nos sports préférés.

Même avec ma Twingo, je peux être plus écolo !

Une bonne solution, c’est le covoiturage. Attention, je n’ai pas dit de commander un BlaBlaCar chaque fois mais que vous allez faire un tennis. Mais si vous ou votre enfant avez des compétitions sportives loin de chez vous, favorisez un déplacement à plusieurs. Vous trouverez certainement des gens dans votre équipe qui auront besoin d’être emmenés. Dans la même logique, les transports en commun peuvent être une super solution. L’impact environnemental est ici encore plus amoindri qu’en voiture, et d’un autre côté, ça simplifie aussi la vie pour les trajets en ville.

Et si j’allais au boulot à vélo ?

Si je décide d’aller à mon sport à vélo ou en courant, je limiterai grandement mon impact environnemental. Plus globalement, se rendre à son travail et faire ses déplacements à pied ou à vélo permet de faire d’une pierre deux coups : pratiquer du sport et réduire son impact environnemental dans la vie de tous les jours. Mais, comme je l’ai dit plus tôt, il faut se méfier de bien d’autres détails qui pourraient polluer même dans cette situation, comme des chaussures ou un vélo qui seraient fait à partir de matériaux polluants… Eh oui, c’est triste mais la solution parfaite n’a pas l’air d’exister. Il faut juste faire de notre mieux.

UNE GOURDE PLUTÔT QU’UNE BOUTEILLE EN PLASTIQUE !

Une autre question que je me suis posée : qu’est ce qui génère des déchets quand je fais du sport ? Car en réalité, il y a de nombreux déchets cachés que je ne soupçonnais pas !

Les balles de tennis et de golf, des déchets insoupçonnés

Quelle fut ma surprise quand j’ai appris qu’en moyenne aux Etats-Unis, 300 mil- lions de balles de golf étaient perdues chaque année. Les déchets sont partie intégrante du golf et du tennis, puisque les balles sont très souvent changées, perdues ou épuisées, et seulement 1 % d’entre elles sont recyclées. Une balle de tennis met 25 siècles à se décomposer, donc autant dire qu’une balle perdue ou non recyclée a un impact très fort sur l’environnement. Ici, pour nos passion- nés des sports de raquettes, la solution pourrait être de s’orienter vers des balles de tennis en matériaux plus respectueux de l’environnement mais aussi, encore plus simple : ne pas oublier de recycler nos vieilles balles !

Moins de plastique, plus de recyclage !

Devenir plus éco-responsable, c’est aussi gommer quelques mauvaises habitudes, comme ne plus utiliser de plastique à usage unique. L’alternative existe et est toute bête : une gourde ! Autre conseil qui peut sembler logique : recycler ses déchets pendant ou après notre sport. Quand on voit l’état des rues après certains marathons, on se dit que ce n’est pas encore totalement acquis… Les initiatives de la Recyclerie Sportive dans plusieurs villes de France offrent des solutions pour se débarrasser de son ancien matériel sportif tout en restant éco-responsable. La Fédération de paddle porte aussi certaines initiatives pour réduire l’impact environnemental des produits de sports de pagaie. Dès lors, je pense qu’on ne doit pas s’inter- dire de pratiquer tel ou tel sport, mais que la réelle solution pour réduire son impact environnemental est de se renseigner sur toutes les initiatives qui existent sur le sport en question.

Le « Plogging » : courir et nettoyer la planète en même temps, sacré programme !

Bon, là on entre dans quelques choses que je ne pense pas avoir la capacité de faire moi-même. Cependant, pour les plus déterminés d’entre-nous, rien de mieux que le plogging pour pratiquer une activité sportive dans le respect de l’environnement. Créée en Suède en 2016, cette discipline consiste à combiner le jogging et le ramassage de déchets. Avec un sac poubelle sur le dos, les plus engagés courent en ville à la recherche d’ordures pour remplir leur poubelle, en travaillant des mouvements du corps différents que le jogging, puisqu’on ra- joute des flexions, des extensions ou des accroupissements. On n’en a pas fini de courir si on a envie de ramasser tous les déchets de la planète. Mais au moins, on aura essayé !


Chiffres :

12 300 000 : C’est le nombre de balles qui ont été récoltées pendant l’opération « Balle Jaune » organisée par la Fédération française de tennis, ce qui a permis la réalisation de 44 sols sportifs offerts à des structures à vocation sociale et solidaire, comme des centres de rééducation, des instituts médico-éducatifs, des instituts d’éducation motrice ou encore des hôpitaux pour enfants.

Une ville de 4 000 habitants : C’est la même consommation d’eau qui est nécessaire pour un terrain de golf. La Fédération française de golf s’est bien rendue compte que le sport pouvait impacter l’environnement. Pour remédier à cela, elle a mis en place un programme « Golf pour la biodiversité » et permet, à différentes échelles, de recenser la faune et la flore de chaque terrain et de mettre en place des initiatives pour protéger la biodiversité. Sachant cette statistique impressionnante, la fédération annonce aussi que 90 % des golfs utilisent désormais de l’eau impropre pour la gestion quotidienne des terrains.

0 émission carbone pour 2030 : Rattrapée par les enjeux climatiques, la FIA affiche cet objectif ambitieux pour dans moins de 10 ans. Des circuits, comme celui Paul Ricard, recyclent 100 % des déchets générés par les courses et le public en plus de planter des arbres et des haies pour réduire le bruit des moteurs et mieux protéger la faune. Pour le futur, la Formule 1 expérimente en Formule E différents moyens de réduire l’impact environnemental. Exemple : la mise en avant des mobilités électriques pour limiter l’impact écologique des déplacements.

800 000 tonnes de CO2 : C’est ce qui est relâché par les 352 stations de ski en France chaque année. Chaque année, le ski n’épargne pas l’environnement ! Pour remédier à ce triste constat, certaines initiatives existent comme le label Flocon Vert (de l’association Mountain Riders), symbolisant l’excellence environnementale et sociale des stations. Ces dernières sont testées sur 4 thématiques : l’économie locale, la gouvernance, le social et culturel et les ressources naturelles.

10 centrales nucléaires : Ou 75 TWh par an, c’est ce que consomment les différents gamers du monde entier. Avec l’impact environnemental du numérique et du cloud, l’ESport est l’un des sports les plus polluants. Pour limiter cette impact, les compétitions ESport comme l’ESL Flowe Championship en Italie «compensent» en plantant plus de 100 arbres par édition avec l’ONG environnementale Planted afin d’obtenir la «neutralité carbone».

3 000 m3 d’eau : Bien sûr, beaucoup le pensent : le football crée beaucoup de pollution au niveau professionnel. Si c’est bien évidemment le cas, des clubs comme l’Olympique de Marseille ou le LOSC mettent en place des systèmes de récupération d’eau dans les stades. Ainsi, les 3 000 m3 d’eau utilisés chaque année par un stade ne sont désormais plus filtrés et potables, et deviennent ainsi moins polluant.


Anne-Marie Heugas : « Même une balade à vélo ou une promenade dans un parc peut polluer »

Ancienne sportive de haut niveau, Anne-Marie Heugas est maire adjointe chargée des sports de Montreuil (Seine- Saint-Denis) depuis 2008, maîtresse de conférences… Elle est aussi autrice d’un livre qui interroge la relation sport et écologie. Elle rend compte des solutions et des mesures qui doivent être prises pour concilier ces deux items, en présentant une politique sportive efficace. Alors nous avons quelques questions à lui poser ! PROPOS RECUEILLIS PAR MERLIN DEMANGEL.

Women Sports : Comment se sont tissés vos engagements ?

Anne-Marie Heugas : Ayant com- mencé en 2008, j’en suis à mon 2e man- dat de maire adjointe chargée des sports de Montreuil. Sur ce deuxième mandat, je suis aussi vice-présidente en charge des sports d’Est Ensemble, soit une agglo- mération rassemblant 9 villes et plus de 400 000 habitants. D’un autre côté, je suis vice-présidente de la commission sport de l’organisation France Urbaine et prési- dente de la commission sport durable à l’Association nationale des élus aux sports (ANDES). Pour compléter, je suis aussi maitresse de conférences à Paris Saclay et co-secrétaire de la commission sport d’Europe Écologie Les Verts. Aussi au- trice du livre « Sport et écologie : un esprit d’équipe » je mets en perspective la pra- tique du sport autour de trois axes : l’écolo- gie, le social et l’économique. Mon but est, notamment au travers de mon poste à la mairie de Montreuil, de rendre accessible la pratique du sport en s’inscrivant dans une pratique écologique populaire.

Comment en êtes-vous venue à vous dévouer à l’écologie ?

Sensible depuis longtemps aux enjeux climatiques, je suis une ancienne sportive de haut niveau d’athlétisme. Même si le milieu sportif n’est pas particulièrement politisé, je me suis rendue compte que le projet urbain de Montreuil ne répondait pas vraiment aux attentes sociales dans les années 90. Avant de m’inscrire en politique, je tenais à ce qu’une femme soit représentée au plus haut niveau de la défense de l’environnement, et la nomination de Dominique Voynet au poste de ministre de l’Aménagement du territoire et de l’environnement en 1997 m’a définitivement poussée à m’investir. Mes premières préoccupations étaient le nucléaire et l’eau. En vue de mon parcours, je me suis logiquement orientée vers le milieu du sport et ma casquette d’ancienne athlète de haut niveau m’a beau- coup aidée au début, en tant que femme en politique, ce fut un outil de taille pour me faire une place dans ce domaine. Le sport subit le dérèglement climatique mais il y contribue. Il faut développer une pratique et répondre à une demande sociale en ayant cette préoccupation de soutenabilité du sport.

Dans l’exercice de vos fonctions, pouvez-vous nous donner des exemples de mesures prises pour limiter l’impact environnemental dans la pratique du sport ?

Avec Est Ensemble, on a d’abord réhabilité de nombreuses piscines à la géothermie, même si la piscine de Montreuil fonctionne avec des panneaux photovoltaïques. On a aussi installé de nombreux systèmes de récupération d’eau et de filtration de l’eau de façon écologique. D’un autre côté, étant élue en Seine-Saint-Denis, les équipements installés sont très anciens et énergivores mais une de nos missions fut, au travers du dispositif « Sport dans les parcs », offrir la possibilité de pratiquer du sport en extérieur gratuitement pour tous. Au travers de sports comme le yoga, le running, le fitness etc. nous avons eu 6 000 inscriptions dès l’ouverture en 2018 avec quasiment 80 % de femmes. Mais aujourd’hui, alors que le nombre d’inscriptions a encore augmenté, les hommes sont de plus en plus présents dans l’activité et on est plutôt à 2/3 de femmes pour 1/3 d’hommes. Enfin, j’ai aussi participé à l’organisation de la « promenade des hauteurs », un trail écologique autour des villes d’Est Ensemble permet- tant d’offrir une véritable compétition sportive mais aussi de sensibiliser aux sujets environnementaux. Enfin, plus récemment, nous avons porté une motion de censure sur la Coupe du monde au Qatar, votée à l’unanimité.

Qu’est ce qui a le plus d’impact lors de la pratique du sport ?

D’abord, il faut se rendre compte que le sport de masse peut impacter autant l’environnement qu’au niveau professionnel. En effet, le vélo ou le VTT, qui semblent écologiques « en soi », peuvent très vite devenir polluants si des déchets sont faits, si l’on ne recycle pas ses équipements etc. De même que pour une promenade dans un parc, il suffit du moindre détritus laissé dans la nature pour transformer cette activité a priori non polluante en acte nocif à l’environne- ment. Le transport est sans aucun doute le facteur qui pollue le plus lors de la pratique du sport, mais il faut aussi noter l’impact des déchets, de l’alimentation et bien sûr la question des infrastructures. Il est im- possible de supprimer les événements sportifs nécessitant des transports, tant ils sont d’une importance primordiale socialement, mais il est absolument nécessaire de trouver un entre-deux, de réduire ces déplacements. Les équipements sont aussi très rarement recyclés, mais pour cela les fédérations, comme celle de badminton, peuvent fournir des efforts en proposant des dispositifs pour permettre le recyclage des différents matériaux.

Quels sont les moyens pour réduire son impact environnemental ?

La mobilité douce pour pratiquer son sport. Lorsque c’est possible, favoriser le vélo pour tous les déplacements. Rendre plus accessible la pratique du vélo, « vivre à vélo en ville »… Dans les quartiers populaires, les gens ne savent pas forcément faire du vélo, il faut leur apprendre et/ou leur donner l’habitude. Pour les déchets, la priorité n°1 est de ne pas utiliser le plastique à usage unique. Même certaines initiatives comme les Eco-cups peuvent être à nuancer puisqu’il faut au moins 5 utilisations pour le rentabiliser écologiquement. En- suite, le but serait de s’orienter aussi vers des infrastructures plus respectueuses de l’environnement à l’image de la piscine écologique de Montreuil, qui a un dispositif de récupération d’eau équipé en panneaux photovoltaïques, ainsi qu’un traitement de l’eau à l’électrolyse de sel. Bien sûr, ce n’est pas évident de trouver des infrastructures respectueuses de l’environnement par- tout. En Seine Saint-Denis, il y avait déjà très peu d’infrastructures et encore moins d’infrastructures écologiques. Dès lors, il faut aussi pousser les collectivités, en leurs donnant des moyens pour s’orienter vers des rénovations et des constructions d’infrastructures plus respectueuse de l’environnement. Aujourd’hui, lorsqu’on rénove un gymnase, il faut l’équiper en panneaux photovoltaïques. C’est aussi aux fédérations d’effectuer le travail de sensibilisation. Enfin, pour les transports, on considère qu’il y a trop de compétitions dans les différents sports, des coupes un peu partout. Il faut aller vers plus de sobriété, ce qui n’enlève rien à la pratique, mais qui arrête d’inciter les déplacements.


Le recyclage des articles de sport est désormais une obligation légale !

Depuis début 2022, dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite loi « AGEC »), une filière à « responsabilité élargie » des producteurs d’articles de sport et de loisirs a été mise en place. Dans l’esprit du « pollueur – payeur », les fabricants sont désormais responsables de la fin de vie de leurs produits. Le public est pour sa part incité à déposer son matériel sportif en fin de vie dans des points de collecte. PAR DAVID TOMASZEK.

Pourquoi cette obligation ?

Selon une étude de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), près de 30 % des ménages ont tendance à conserver leurs articles de sport même s’ils ne s’en servent plus. Dès lors que ces articles ne sont plus en état, les ménages souhaitant s’en défaire ont tendance à les jeter (environ 70 %). L’Ademe estime que près de 70 000 tonnes d’articles de sport (hors cycles) et 30 000 tonnes de cycles et trottinettes sont jetées chaque année. C’est pourquoi le législateur a mis en place, dans le cadre de la loi AGEC, une filière REP (Responsabilité élargie du producteur) des articles de sport et de loisirs pour assurer la gestion des déchets qui en sont issus, de- puis le 1er janvier 2022.

Quels articles de sport sont concernés ?

Les articles de sport et de loisirs concernés sont les équipements utilisés dans le cadre d’une pratique sportive ou d’un loisir de plein air, tels que définis au R543-330 du Code de l’Environnement. En clair : cycles, vêtements et chaussures techniques, matériels et accessoires destinés à la pratique sportive grand public. « Sont exclus du champ d’application de la présente section les produits conçus pour être exclusivement utilisés par des professionnels, les produits inamovibles des terrains de sport et ceux relevant du 5° de l’article L. 541-10-1 », précise la loi. Tous les fabricants, importateurs ou distributeurs de tels produits sur le marché français sont ainsi concernés par cette obligation légale.

Comment s’y conformer ?

La responsabilité des entreprises sur la fin de vie des produits qu’elles commercialisent est assurée par le paiement d’écocontributions, assises sur les quantités mises en marché. Ces écocontributions sont versées chaque année à un éco-organisme agréé qui effectue les missions de collecte et de recyclage des produits ainsi que les sou- tiens aux collectivités locales. Le montant de l’écocontribution est déterminé par un barème fixé par l’éco-organisme : il varie en fonction du coût de traitements du déchet. Pour les articles de sports, c’est l’écoorganisme Ecologic (*), agréé le 31 janvier 2022. Pour se conformer à la loi, les « metteurs sur le marché » doivent adhérer à cet organisme, lui déclarer les quantités de produits distribués en France et lui verser les contributions afférentes.

Au-delà de l’obligation, l’incitation

L’esprit de la loi AGEC n’est pas uniquement coercitif pour les producteurs d’articles de sport. L’objectif et aussi de favoriser le « réemploi solidaire » et « l’éco-conception ». Ces obligations environnementales des entreprises engendrent aussi des opportunités pour celles-ci. La mutualisation des écocontributions ouvre la porte à l’obtention de soutiens à l’innovation et l’éco-conception de produits ou au soutien à la réparation, grâce à un fonds dédié.

L’usager y trouve son compte. Outre une conscience écologique apaisée, il voit dans ce dispositif le développement de points de collecte pour déposer son matériel sportif en fin de vie (1 000 d’ici la fin de l’année, 8 000 d’ici 2027). Une obligation légale va concerner les surfaces de vente de plus de 200 m2 dès 2023, l’obligation de reprise « 1 pour 1 » : si j’achète un nouveau produit dans le magasin, celui-ci à l’obligation de collecter mon produit usagé (ce sera même « 1 pour 0 » sans obligation d’achat pour les très grandes surfaces). Le pratiquant béné- ficiera aussi, à moyen terme, de l’éclosion de centres de réparation labellisés pour donner une deuxième vie à certains produits.

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